Julie Goger
Hypnotherapie humaniste à Montreuil

LES ABUS SEXUELS : CONTOURS ET ENJEUX D'UN TRAVAIL THERAPEUTIQUE ( Hypnose, EFT)


 

Je ne parle ici volontairement ni d'homme ni de femme, je reste volontairement vague, afin de laisser chacun libre d'envisager tous les rôles.

 

S'agissant d'une approche sous l'angle de la thérapie, je ne me réfère pas non plus à une définition juridique, laissant à chacun la possibilité de se référer au droit pénal, et à la qualification des infractions.

Puisqu'il est question de thérapie, il sera question de souffrance ou d'empêchement.

Je peux donc risquer cette définition: Par "abus sexuel", j'entends tout vécu traumatique d'une situation qui implique un sentiment d'emprise ( manipulation) et de prédation physique et/ou psychique pour la personne qui la subit, dans la mesure où cette attitude parait procurer une excitation et/ou une satisfaction sexuelle( sensuelle?) à son auteur.

Deux remarques:

    - C'est une définition qui se place du point de vue subjectif de la personne abusée.

    - Est-il possible qu'une agression puisse être ressentie comme  revêtant un caractère sexuel alors que l'auteur n'en éprouvait nullement l'intention? (Mauvais traitements lors de soins par exemple).

C'est volontairement très large, car l'effraction psychique qui en résulte peut revêtir un caractère sexuel sans que l'infraction soit pénalement constituée.

 

Dans tous les cas, c'est le vécu ( reviviscence, dissociation, anesthésie, amnésie traumatique, trouble du comportement, sentiment de culpabilité exacerbé...) de la personne souffrante qui compte et c'est donc à partir de là que le travail va se faire.

 

Il arrive qu'une personne fasse l'expérience douloureuse d'actes dans lesquels elle s'est volontairement impliquée sexuellement au départ mais où la situation finit par lui échapper, et prend alors une coloration traumatique. Une situation à caractère sexuelle, consentie au départ se transforme en situation traumatisante.

Parfois, cela renvoie à une situation vécue antérieurement, plus ou moins occultée, qui, par la sidération qui en a résulté, entraine une incapacité à dire "non", à mettre un terme à la situation ou même simplement à en réorienter le cours. Ce qui peut aboutir à un vécu d'agression ou d'abus, alors même que le partenaire focalisé sur ses propres ressentis n'a pas conscience de la souffrance qui se fait jour chez l'autre.

On peut réfléchir aussi sur le rôle que peut jouer la consommation de substance psychotropes dans ce cas de figure...

 

D'autre part les agressions précoces (dans l'enfance), par l'espèce de paralysie psychique (sidération) qu'elles provoquent et l'ascendant de l'adulte sur l'enfant, facilitent parfois les agressions ultérieures. Ou, pour le dire autrement, lorsqu'une personne adulte se fait agresser sexuellement à de multiple reprises, il n'est pas rare de qu'elle ait subi dans son enfance ce type de maltraitance. Une corrélation existe. On peut d'ailleurs y voir un élément de gravité des agressions précoces. D'autre part la corrélation observée peut également être reliée à la dimension d'emprise qui, lorsqu'elle a été vécue très tôt, tend à se répéter comme un mode de relation privilégié à l'autre.

Souvent, les souvenirs sont flous, incertains. Il peut même arriver qu'une personne se demande si elle même a été l'objet d'abus ou si elle en a été le témoin: " Je ne sais pas si c'est moi ou si c'est ma soeur qui a été agressée..."

Les souvenirs peuvent également n'être que corporels ( mémoire sensorielle), ressurgissant parfois de façon diffuse ou alors par crise sous forme d'inconfort, de reviviscence( sensation d'être touché, souvenir olfactif),  de douleur ou de symptôme plus ou moins étrange. Des flash "visuels" sont parfois présent sans que la personne ne parvienne à les resituer précisément dans le temps, ou qu'elle puisse leur attribuer le statut de souvenir "réel". " Est-ce que j'ai vraiment vécu ça, ou est-ce que je fabule ?"

 

 

ET L'HYPNOSE ET/OU L'EFT DANS TOUT CA ?

 

Que l'abus soit à l'origine de la demande d'aide, où bien que cette question apparaisse au cours d'une séance, l'Hypnose Humaniste ou l'EFT vont permettre de s'appuyer sur l'expérience sensorielle pour résoudre la problématique. On pourrait dire que l'HH et l'EFT vont permettre de nettoyer la mémoire sensorielle.

En HH, la personne va donner une forme symbolique à son mal être, puis va transformer cette représentation, en corriger les perturbations et se la réapproprier ensuite.

Avec l'EFT, il sera possible de neutraliser la charge émotionnelle attachée au souvenir perturbateur.

Dans les deux cas, il s'agit de transformer un traumatisme en expérience, le but étant de pouvoir y penser, s'y référer sans ressentir d'émotion ou de sensation désagréable.

 

Dans le cas des traumatismes complexes, comme les abus multiples sur une longue période, des abus très précoces, inceste, crimes de guerre etc, il faudra procéder par étape, pour avoir accès pas à pas à tous les aspects de la problématique. Cela sera possible si on parvient à  un sentiment de sécurité et d'ancrage suffisant pendant les séances.

 

 

 

L'IMPORTANCE DU CONTEXTE DANS LA CONSTITUTION DU TRAUMATISME.

 

Il a été montré que deux blessures corporelles identiques n'auront pas la même évolution en fonction du contexte dans lequel elles ont été provoquées.

Deux exemples très différents:

    - Un boxeur professionnel blessé à la mâchoire lors d'un combat guérit normalement sans séquelle et remonte sur le ring quelques temps plus tard.

    - Le même boxeur subit la même blessure, en se faisant agresser par surprise dans la rue. Non seulement la blessure tarde à guérir, mais il développe une appréhension à sortir de chez lui et se montre de plus en plus anxieux.

 

Une victime de viol a habituellement beaucoup moins de mal à se restaurer psychiquement lorsqu'elle a opposé une résistance féroce à son  agresseur. Et ce , même si elle a été blessée physiquement en se défendant ( contusions, fractures...)

 

Un autre aspect relatif au contexte:

Dans le cas d'un enfant, la non prise e compte du traumatisme ( déni par l'entourage...) est parfois vécu comme un second traumatisme dont les conséquences ( perte de confiance, isolement...) peuvent être pire que celles du premier.

 

 

EN CONCLUSION

 

Dans mon expérience, le fait d'éclairer une partie de soi restée dans l'ombre, enclavée, entravée, souffrante, et de la libérer enfin, a toujours des effets positifs. L'énergie qui n'est plus utilisée pour masquer, recouvrir, étouffer la partie souffrante, va être redirigée et permettre de nouvelles réalisations.

Jetez un coup d'oeil à votre arbre généalogique : Il y a chez chacun de nous un héritage sombre, fait de drames et d'exactions en tout genre ( suicides, meurtres, incestes...), mais il y a également dans chacun de ces arbres, à chaque génération, des actes magnifiques, généreux, qui viennent réparer, panser les plaies, rendre digne, donner du courage.

 

Lorsque l'on éclaire nos parties sombres, que l'on redonne vie à ce qui en nous est figé, on devient capable d'accepter tranquillement l'héritage de nos aïeuls, d'être reconnaissants de ce qu'ils nous ont transmis de force et de lucidité, et d'être indulgents et curieux du reste.

Au fur et à mesure que les voiles se lèvent, nous devenons encore plus humains.

 

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